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TDAH et dyslexie : prêter attention aux troubles associés
TDAH et dyslexie : prêter attention aux troubles associés
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TDAH et dyslexie : que faire quand les troubles se combinent ? Comprendre, repérer et accompagner votre enfant avec des stratégies concrètes.
Votre enfant a été diagnostiqué dyslexique. Vous avez mis en place des aménagements, organisé des séances d’orthophonie, ajusté le rythme à la maison. Et pourtant, quelque chose résiste. Une agitation difficile à canaliser, une concentration qui file, une fatigue qui s’installe. Et si un autre trouble se cachait derrière les sons qui se mélangent et les lettres qui s’emmêlent ? Dans 25 à 40 % des cas, le TDAH et la dyslexie cohabitent. Les troubles de l’attention et de la lecture s’entrecroisent ou se masquent l’un et l’autre. Alors, comment poser le bon diagnostic ? Comment apporter un accompagnement juste, sans épuiser votre enfant ni le stigmatiser ?
Avoir quelques difficultés pour lire ou pour tenir en place ne fait pas de votre enfant un dyslexique ou un hyperactif. Un surdiagnostic n’est pas bon, tout comme une méconnaissance des symptômes. Faisons le point sur les particularités de ces troubles du neurodéveloppement.
Le trouble spécifique du langage écrit se caractérise par des difficultés à apprendre à lire et à écrire. Elle se manifeste sous 3 formes :
Ces trois formes peuvent se combiner. Le décodage est peu automatisé et laborieux (confusion, omission, inversion de lettres). Toutes les tâches de lecture, voire d’écriture, sont épuisantes pour l’enfant.
Le TDAH se reconnaît à trois symptômes dont l’intensité varie chez chaque enfant :
Le TDAH n’est pas forcément synonyme d’hyperactivité. Un enfant peut être très calme, mais être très distrait avec une attention instable. Cette distinction est importante, car ce trouble est généralement réduit à une suractivité, ce qui nuit à son repérage et à sa prise en charge.
Une étude neuroscientifique publiée en août 2024 présente une prévalence (coexistence) très forte entre le TDAH et la dyslexie.
Austeja Ciulkinyte, doctorante à l’université d’Édimbourg, montre des facteurs génétiques communs entre ces deux troubles. Les observations cliniques et les études de cas sur des jumeaux présentaient déjà une forte héritabilité et des liens étroits. Mais cette étude va beaucoup plus loin, puisqu’elle met en évidence 49 marqueurs génétiques communs (les loci) qui sont rattachés à 174 gènes.
Austeja Ciulkinyte a découvert des régions génétiques partagées entre la dyslexie et le TDAH. Parmi eux, elle identifie des gènes importants dans la fixation des apprentissages et leur mémorisation. Ils assurent la connexion et la modification de certains neurones (la plasticité synaptique).
Si l’étude doit encore être améliorée, elle constitue une découverte majeure. Le TDAH a plus de points communs avec la dyslexie qu’avec d’autres troubles neurodéveloppementaux, comme le trouble du spectre de l’autisme (TSA). Suivant leurs similitudes et leur cooccurrence, elle les répartit en 5 modèles différents. Ainsi, la dyslexie et le TDAH entrent tous les deux dans les difficultés d’attention et d’apprentissage.
Qu’est-ce que ça change ? Cette étude neuroscientifique met en évidence l’importance de considérer avant tout le TDAH d’un point de vue éducatif et non psychiatrique. Les autres troubles dys, comme la dysorthographie, la dysphasie, la dyscalculie ou la dyspraxie, seront inclus dans les études à venir.
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Si les troubles dys ont chacun leurs spécificités (langage écrit ou oral, gestes, attention, calculs, etc.), ils ont des manifestations généralement très proches avec une superposition des symptômes.
La mémoire est une faculté cognitive déterminante pour conserver et restituer des informations. Elle se décline sous plusieurs formes et se présente en deux temporalités principales : à court terme ou à long terme. La mémoire de travail est une mémoire à court terme. Elle stocke temporairement les informations et les manipule pour créer de nouveaux acquis. Elle fait le lien entre les apprentissages antérieurs et les données nouvelles.
Elle est déficitaire parmi les enfants porteurs d’un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité. Mais, elle l’est aussi chez ceux porteurs d’une dyslexie. Prenons un exemple. Tao n’a pas encore automatisé les mécanismes de décodage en lecture (mémoire procédurale). Cette surcharge cognitive l’empêche de retenir une consigne parce qu’il fournit trop d’efforts pour déchiffrer les mots.
On pense généralement que la mémorisation est la principale garante des apprentissages. Mais c’est faire l’impasse sur les fonctions exécutives. Elles permettent le tri des données pour s’adapter à de nouvelles situations, gérer ses émotions ou structurer ses actions. L’impulsivité du TDAH contrarie fortement le contrôle de l’inhibition (ex. : faire abstraction de distracteurs) et la planification (ex. : s’organiser). Et là encore, on retrouve des fonctions exécutives fragiles chez l’enfant dyslexique. Par exemple, Emma sait qu’il faut mettre un -s au pluriel des noms. Mais lorsqu’elle écrit, elle ne parvient pas à restreindre cette règle aux noms, elle l’applique systématiquement aux verbes (ex. : « Les enfants jouent » devient « Les enfants joues »).
Les sursollicitations fatiguent rapidement les enfants TDAH. Les informations leur parviennent sans filtre ni priorité. Tout a la même échelle de valeurs. Alors, très vite, ils ont épuisé leurs ressources attentionnelles. Il en va de même pour les enfants dyslexiques. Leur manque d’automatisation de la lecture leur demande trop d’énergie (correspondances entre les graphèmes et les phonèmes, mémorisation des lettres, etc.).
La fatigabilité entraînée par les troubles dys est un phénomène très bien connu des parents, des professionnels de santé et des enseignants. Par exemple, Hugo fournit d’importants efforts durant toute la matinée. Il tente de retenir les consignes, de suivre la lecture du texte, de répondre aux questions sans faire de fautes d’orthographe. Bilan : il est rapidement épuisé et le reste de la journée devient pour lui interminable.
La surexposition aux difficultés met à mal l’estime de soi. Plusieurs fois par jour, un enfant dys ou porteur d’un TDAH doit faire face à l’échec et à son incapacité à apporter les réponses attendues. Il est difficile de savoir si la forte émotivité est une conséquence des troubles du neurodéveloppement ou bien une composante. Ce qui est sûr, c’est que l’hypersensibilité est très fréquente chez les enfants dys. De la même façon, l’anxiété de performance les assaille souvent. Ils sont mis au défi en permanence et fournissent des efforts considérables pour réussir la tâche demandée et satisfaire les adultes, parents et enseignants. Par exemple, Alice se met comme challenge de lire toute seule une phrase du manuel et refuse les adaptations proposées (ici, texte avec marquage des syllabes en couleurs). Mais sa dyslexie visuo-attentionnelle complique son déchiffrage. Elle ne parvient pas à découper les mots. Elle s’impatiente puis se replie sur elle-même. Elle finit par renoncer avec un puissant sentiment d’échec, convaincue d’être « nulle » et de « rater tout le temps ».
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En comprenant mieux les mécanismes qui sous-tendent la dyslexie et le TDAH, vous êtes déjà sur la bonne voie pour aider votre enfant multidys.
Une des réponses indispensables aux troubles du neurodéveloppement est l’adaptation pédagogique. Les enfants dys ont besoin d’aménagements qui respectent les spécificités de leurs troubles.
Dès le moindre doute, n’hésitez pas à communiquer avec les enseignants. Votre enfant déploie peut-être une quantité de ruses considérables pour contourner ses difficultés et les faire passer incognito. Vous pouvez demander au professeur de faire régulièrement un point sur ses progrès et ses fragilités. Tenez-le informé également de l’avancée des suivis et des recommandations proposées par l’orthophoniste, le psychologue ou le psychomotricien.
Dès lors qu’une difficulté s’installe en classe, différents plans d’appui à la scolarité offrent un cadre institutionnel pour lister et organiser les aménagements pédagogiques. Une demande de reconnaissance de handicap est aussi possible auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Par exemple, les aides à l’école peuvent prévoir des adaptations pour :
Par ailleurs, l’Éducation nationale déploie une nouvelle stratégie de remédiation, l’autorégulation en milieu scolaire. Son objectif est de guider l’élève vers une meilleure connaissance de ses émotions pour apprendre à mieux les gérer en classe et dans sa vie.
Aucune adaptation pédagogique magique n’existe. Mais en mettant en place un suivi thérapeutique et en aménageant la scolarité, vous permettez à votre enfant de mieux gérer ses troubles.
La coexistence du TDAH et de la dyslexie implique une prise en charge globale auprès de plusieurs professionnels de santé. Votre enfant a autant besoin d’automatiser la lecture et l’écriture que d’apprendre à gérer ses émotions et les distractions. L’orthophonie est la spécialité adaptée pour les troubles du langage. Pour le déficit attentionnel, un suivi avec un psychologue apporte un véritable soutien émotionnel et une meilleure connaissance de soi. Le travail avec un psychomotricien ou un ergothérapeute permet de travailler le corps et les émotions. Des activités comme l’équithérapie ou l’art-thérapie peuvent être des compléments intéressants, tout comme les pratiques sportives. La difficulté réside ici dans le leur coût économique et le manque de prise en charge financière.
Quel que soit le suivi mis en place, une approche basée sur la psychoéducation est une réponse de choix parce qu’elle est simple… et efficace ! Elle consiste à aider l’enfant comme son entourage (parents, enseignants, etc.) à mieux comprendre les troubles. Elle identifie ses manifestations et ses effets pour apprendre à les gérer avec clarté et efficience. Ses objectifs sont les suivants :
Cette approche complète parfaitement les interventions psychothérapeutiques.
Tous ces défis auxquels l’enfant multidys est confronté ont une incidence directe sur son image de soi. Il peut rapidement perdre confiance dans sa capacité à réussir des tâches. Tous les aménagements qui fonctionnent en classe ou avec un thérapeute peuvent également être adoptés à la maison. Les routines, les temps calmes ou des conditions de travail flexibles facilitent son quotidien et le vôtre aussi. Toutes les réussites comptent et sont un puissant moteur de motivation. Elles aideront votre enfant à reprendre confiance et vous permettront de voir ses progrès.
Comprendre que le TDAH et la dyslexie coexistent fréquemment, c’est déjà mieux accompagner l’enfant. Ce double trouble ne signifie pas une double peine. Il appelle une analyse plus fine des signes et une écoute active. Cette approche tient compte à la fois des difficultés de lecture et du déficit attentionnel. Le repérage précoce, l’adaptation pédagogique et le suivi pluridisciplinaire sont autant de leviers efficaces. La psychoéducation, quant à elle, offre un soutien précieux pour mieux comprendre le fonctionnement de l’enfant et déconstruire les idées reçues. Et gardons à l’esprit que ce n’est pas parce que les troubles sont durables que les difficultés sont figées. Les enfants ayant une dyslexie et un TDAH sont avant tout porteurs de ressources et de talents.
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Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.
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Avec Catherine Grosmaitre PhD, Neuro-psychologue à l’Hôpital Necker-Enfants Malades
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Poppins s'appuie sur la science et met la musique au coeur de ses jeux, pour un entraînement amusant et efficace