Travailler l’orthographe avec 9 exercices gratuits pour les enfants dyslexiques

Vous êtes parent d’un enfant dys et face à ses difficultés d’apprentissage, vous vous sentez souvent désarmés. Vous multipliez les exercices d’entraînement, vous révisez les leçons avec lui. Peut-être même avez-vous testé différents cahiers d’activités du commerce. Mais rien n’y fait. Et pour cause, la dyslexie, la dysorthographie et les autres troubles dys sont des troubles du neurodéveloppement. Ils sont dûs à des schémas neuronaux particuliers. Aussi, plutôt que d’éparpiller votre énergie dans des activités non adaptées à ses besoins, découvrez des exercices d’orthographe gratuits pour les enfants dyslexiques. Mais avant cela, nous vous expliquons pourquoi il est important de respecter certaines étapes.

Quelles sont les différentes formes de l’orthographe ?

Ne pas distinguer les différentes étapes d’apprentissage, c’est mettre l’enfant en difficulté. Avant de commencer à accorder des verbes, l’enfant doit déjà savoir coder les sons. Vouloir aller trop vite, c’est risquer de le mettre en difficulté et de malmener sa confiance en lui.

L’orthographe phonétique

L’orthographe phonétique, c’est la transcription des sons en lettres. Elle est la première étape pour écrire. L’enfant a besoin de percevoir les sons (les phonèmes) et de les convertir en lettres (les graphèmes). Pour faciliter cet apprentissage, il va découper le mot en syllabes puis en sons. Cette procédure experte est appelée la conscience phonologique. Elle fait souvent défaut aux élèves dyslexiques parce qu’ils sont en difficulté pour :

• repérer le nombre de syllabes ;
• isoler chaque son ;
• replacer chaque phonème à sa place (ex. : matreau ou lieu de marteau) ;
• différencier des lettres comme le /b/ et le /d/ (confusion visuelle) ou le /d/ avec le /t/ (confusion auditive) pour associer chaque son à son image ;
• identifier les mots et les transcrire. 

Tous les exercices qui permettent de découper les mots en unités de plus en plus petites sont très utiles. C’est un peu comme si l’enfant le démontait pour mieux le reconstruire ensuite.

L’orthographe lexicale

L’orthographe lexicale renvoie à la capacité d’écrire un mot sans erreur en s’appuyant sur sa mémoire visuelle et orthographique. Pour l’orthophoniste Gilles Leloup, c’est « l’écriture correcte des mots du lexique, sans nécessairement faire appel à des règles de transformation ou de construction grammaticale ». Par exemple, on sait que :

• « fille » s’écrit avec deux l ;
• « doigt » contient un g qui ne s’entend pas ;
• « faim » ne prend pas de e final, bien que féminin.

En français, il existe différentes manières de transcrire des sons. Comme la dyslexie perturbe l’automatisation de la lecture et de l’écriture, l’enfant est rapidement en surcharge cognitive. Sa mémoire sature à différents niveaux :

• Sa mémoire de travail : il peine à retenir les consignes.
• Sa mémoire sémantique : il a du mal à réactiver les leçons apprises en classe.
• Sa mémoire procédurale : il automatise peu les techniques de lecture et d’écriture.
• Sa mémoire perceptive : il la sollicite moins à l’école alors qu’elle peut être un soutien important.

Pour être plus efficace, l’enfant construit un stock lexical qu’il enrichira toute sa vie.

L’orthographe grammaticale

L’orthographe grammaticale permet de conjuguer correctement les verbes, d'accorder les noms ou les adjectifs. Elle est un peu la cheffe d’orchestre. Certains enfants dys parviennent à appliquer ces accords alors qu’ils font des confusions phonétiques ou lexicales. Mais faire de la grammaire alors que les autres étapes ne sont pas maîtrisées n’est pas pertinent, surtout avec une dyslexie ou une dysorthographie. Si nous reprenons notre métaphore musicale, c’est un peu comme participer à un concert sans savoir jouer d’un instrument ni interpréter la partition.

L’orthographe grammaticale commence à se stabiliser en fin d’école primaire et elle est acquise au collège. Si elle ne doit pas être mise de côté pour les enfants dyslexiques, elle doit être abordée avec précaution sous peine de créer des confusions.

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Comment apprendre l’orthographe à un enfant dyslexique ?

Se mettre à la place d’un jeune porteur d’une dyslexie n’est pas simple. Pourtant, avec quelques techniques simples, il est possible de décortiquer les mécanismes d’apprentissage pour rendre les activités encore plus efficaces.

Aider l’enfant à apprendre à apprendre

Le développement des sciences cognitives montre l’importance de la métacognition dans les apprentissages. L’élève doit comprendre comment il apprend et quelles stratégies sont les plus efficaces. Savoir comment agir lui permet de mobiliser les piliers des apprentissages décrits par Stanislas Dehaene :

• l’attention (« je sais ce que je dois faire ») ;
• l’engagement actif (« je sais quelle question je dois me poser ») ;
• le retour sur l’erreur (« je peux analyser mes fautes parce que je sais ce que je devais faire ») ;
• la consolidation (« je comprends ce que je dois faire et les pièges à éviter »).

Le dialogue pédagogique aide l’enfant à retrouver les informations dont il a besoin. L’adulte lui demande de les récupérer dans sa mémoire en les visualisant et en utilisant des gestes ou la parole. Les temps de pause sont également importants car les troubles des apprentissages rendent l’enfant très fatigable.

Utiliser des mots qui ont des points communs

Pour écrire, l’élève dyslexique doit favoriser l’apprentissage en partant des similitudes de la langue. Dans son livre, l’orthophoniste Laura Marie regroupe les principales régularités orthographiques du français. Elle nous montre, par exemple, qu’il existe sept manières différentes de transcrire le son [ɛ̃] comme dans lapin ou chien. La graphie /in/ est présente à 45 %, notamment lorsqu’il y a deux syllabes (matin, bouquin, sapin). Et l’écriture /en/ est utilisée à hauteur de 23 %, elle est toujours précédée d’un /i/ (bien, italien, indien).

Évidemment, il y a forcément l’exception qui confirme la règle. Mais ces régularités forment une base solide pour bâtir les compétences lexicales et grammaticales. Elles guident les apprentissages.

Ne pas laisser d’erreurs

Une des règles absolue en orthographe, c’est de ne pas laisser s’ancrer les imprécisions sous peine de créer de la confusion. Aussi, lorsque vous travaillez avec votre enfant dyslexique, corrigez aussitôt son erreur avec lui. La rétroaction immédiate consolide les connaissances. De la même façon, évitez les corrections différées au lendemain. Elles sont inefficaces et contre-productives. Tous les exercices qui consistent à retrouver des mots mal orthographiés sont donc à écarter. Le professeur et psychopédagogue André Ouzoulias rappelle que « parmi les facteurs qui favorisent cette mémorisation, […] il y a celui de la répétition des rencontres avec l’orthographe correcte (en lecture et, surtout, en écriture). »

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Les 9 exercices d’orthographe gratuits pour les enfants dyslexiques

Maintenant que vous connaissez les différents niveaux d’apprentissage de l’écriture, voici neuf activités à télécharger en PDF pour les enfants dys.

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Exercices d’orthographe phonétique pour les enfants dyslexiques

Première étape : maîtriser une méthodologie fiable pour retranscrire tous les sons.

La mécanique des mots : écrire sans fautes

Pour encoder un mot, il faut pouvoir le découper en unité de plus en plus petite : la syllabe puis les sons. En construisant cette architecture, l’enfant dispose d’un cadre et il le visualise plus facilement. Cette activité se réalise sur des mots courts et simples, puis sur un répertoire plus complexe.

Le mémory des mots-outils : savoir écrire les mots fréquents

Les mots-outils sont souvent utilisés dans les textes (les pronoms, les adverbes, les adjectifs possessifs, etc.). En les mémorisant, l’enfant peut se concentrer sur l’encodage d’occurrences plus rares ou complexes. Le jeu de mémory est parfait pour encourager le cerveau à automatiser leur repérage.

Exercices d’orthographe lexicale pour les enfants dyslexiques

Deuxième étape : construire un stock lexical.

La copie différée : développer des stratégies de mémorisation

L’enfant dys est souvent anxieux. Pour se rassurer, il a tendance à écrire lettre à lettre. La copie différée est idéale pour l’encourager à utiliser des stratégies plus expertes tout en travaillant sur les régularités de la langue française.

L’épellation à l’endroit et à l’envers : maintenir la forme globale du mot en mémoire de travail

La visualisation facilite l’ancrage des connaissances parce qu’elle contraint l’enfant à maintenir son attention sur les techniques d’encodage. Elle est activée par l’attention visuelle, mais aussi auditive ou gestuelle. L’avantage de cette technique est qu’elle oblige l’enfant à manipuler les lettres dans sa tête à l’endroit, puis à l’envers.

Les mots cachés : identifier visuellement les groupes de lettres

Les grilles de mots entraînent l’œil à balayer l’espace de la feuille (développement de l’empan visuo attentionnel). Les enfants dyslexiques identifient les signes un à un, ce qui finit par créer un brouillard. En cherchant dans une grille, ils entraînent leur capacité à voir plusieurs lettres et à développer leur stock orthographique.

Les mots collés : développer l’attention visuo attentionnelle

Les mots collés sont une autre manière d’entraîner le regard lors de la lecture. La dyslexie perturbe la mobilité des yeux, ce qui ralentit les élèves dys et augmente les confusions. En séparant les unités, ils reconstruisent leur forme physique, mais aussi leur sens.

Exercices d’orthographe grammaticale pour les enfants dyslexiques

Troisième étape : savoir orchestrer les accords entre les noms, les verbes et les adjectifs.

La grammaire en couleurs : mettre du sens sur les catégories grammaticales

Pour étudier les règles grammaticales, il est important de comprendre leur mécanique. En symbolisant chaque catégorie par une couleur, l’enfant explique mieux les liens qui les unissent. La grammaire devient plus concrète. Il respecte plus facilement les accords, car il peut identifier chaque catégorie.

La conjugaison en famille : partir des points communs

La conjugaison se construit plus naturellement si les régularités sont mises en avant : les groupes verbaux, les temps et les personnes. Par exemple, il est possible de se concentrer sur les verbes du 1er groupe au présent et à la 1ʳᵉ personne du pluriel pour avancer par étapes.

La chaise musicale des mots : jouer avec la grammaire

Une fois que les catégories grammaticales sont repérées, que les accords principaux sont compris, il est possible de s’amuser avec le cadre. En faisant varier le genre (masculin/féminin) et le nombre (singulier/pluriel), l’enfant dyslexique met en action ce qu’il a appris et automatise les accords.

Ce qu’il faut retenir…

Vous savez maintenant pourquoi et comment réaliser des exercices d’orthographe gratuits pour les enfants dyslexiques. En suivant une logique pédagogique, les activités sont mieux ciblées et la progression assurée. Mais veillez également à respecter des temps de pause et de jeux pour votre enfant. Des sessions courtes et régulières seront toujours plus efficaces que des moments intenses. Ces entraînements peuvent venir compléter la rééducation orthophonique et les exercices faits en classe. La motivation de votre enfant reste votre baromètre. Une activité réussie répond à des objectifs d’apprentissage, mais aussi au respect des besoins spécifiques de la dyslexie.

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