Blog

Être dyslexique et dysorthographique : comprendre les troubles

Dans cet article

Partager
Partager l'URL
https://www.poppins.io/blog/etre-dyslexique-et-dysorthographique-comprendre-les-troubles

Être dyslexique et dysorthographique : comprendre les troubles

Temps de lecture : 0 mn

Être dyslexique et dysorthographique : comprendre les troubles

Enfant dyslexique et dysorthographique : comprendre les symptômes, le diagnostic et les stratégies d'accompagnement à l'école comme à la maison.

Aider un enfant porteur d’une dyslexie et d’une dysorthographie : les troubles en duo

La dyslexie et la dysorthographie sont des troubles du neurodéveloppement. Elles touchent les enfants comme les adultes. Mais c’est à l’école qu’elles sont dépistées puisqu’elles fragilisent directement les apprentissages. On estime qu’environ 8 % de la population est porteuse de troubles dys. Le plus connu reste la dyslexie, qui va souvent de pair avec la dysorthographie. Leur point commun ? Elles impactent le langage écrit : la lecture et l’écriture. Elles avancent en duo, l’une masquant fréquemment l’autre. Mais comment les différencier ? À quelles difficultés un enfant dyslexique et dysorthographique est-il confronté ? Et surtout, comment l’aider dans sa scolarité et à la maison ?

Quelle est la différence entre la dyslexie et la dysorthographie ?

Si ces deux troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit ont des points communs, ils ont également chacun leur particularité.

Définition de la dyslexie

 Contrairement à un simple retard scolaire, la dyslexie est un trouble neurodéveloppemental. Elle est donc persistante. Elle impacte la lecture d’un texte, son déchiffrage et sa compréhension. Les symptômes les plus fréquents sont :

  • des confusions phonétiques : L’enfant peut intervertir des sons proches, comme « p » et « b », ou « ch » et « j ».
  • des inversions ou des omissions de lettres : Au-delà des graphèmes qui se ressemblent (b/d, m/n, p/q), il ne parvient pas à les identifier dans l’ordre (tra/tar, cro/cor).  
  • un effort important pour décoder les mots : Lire un texte simple lui demande une énergie considérable. Sa capacité visuo-attentionnelle est fragile.

Ces manifestations sont la conséquence de dysfonctionnements dans les régions cérébrales responsables du langage et de la vision (les régions occipito-pariéto-temporales). La dyslexie est permanente. Elle ne disparaît pas, elle s’accompagne et se compense par des stratégies. Les compétences de l’enfant sont dans la norme. Son cerveau appréhende différemment le langage écrit. 

Définition de la dysorthographie

La dysorthographie, souvent associée à la dyslexie, est un trouble qui concerne l’apprentissage de l’orthographe. Les enfants dysorthographiques montrent des difficultés importantes à mémoriser et à appliquer les règles orthographiques, même après de nombreuses corrections. Parmi les symptômes les plus courants, on retrouve :

  • une incapacité à transcrire sans erreurs les sons en lettres (correspondances graphophonologiques) : Les relations entre les signes écrits et leur représentation ne sont pas automatisées. Par exemple, il va écrire « épluse » pour « épluche » ou « lapa » pour lapin. 
  • des fautes d’orthographe fréquentes : L’enfant fait des erreurs même sur des mots courants ou récemment appris.
  • des confusions grammaticales : Il peine à accorder les verbes ou à utiliser les pluriels correctement.

Comme la dyslexie, la dysorthographie est un trouble du neurodéveloppement. Elle ne concerne pas les capacités cognitives, mais elle traduit un dysfonctionnement neuronal. 

Dyslexie et dysorthographie : deux troubles souvent associés

On estime qu’environ 40 % des dys sont multidys. La dyslexie et la dysorthographie touchent toutes les deux l’écrit. Dans la plupart des cas, l’une ne va pas sans l’autre. Ces deux troubles spécifiques des apprentissages impactent des processus cognitifs proches. L’enfant éprouve des difficultés à lire les textes (efforts importants, lenteur) et à les comprendre (texte trop long, surcharge cognitive avec épuisement des réserves attentionnelles). L’accès au monde de l’écrit est empêché. 

L’association de lettres et de sons pose un problème autant pour les déchiffrer que pour les encoder. L’exposition aux mots met les enfants dyslexiques et dysorthographiques en difficulté. Et cette combinaison des troubles du langage écrit provoque inévitablement de la frustration. Quelle que soit l’approche : lire un texte ou écrire des mots est coûteux en efforts.

{{CTA-article-webinar}}

Comment identifier la dyslexie et la dysorthographie ?

La diversité des dys génère beaucoup de confusions. Les troubles neurodéveloppementaux sont fréquemment résumés à de la dyslexie. Pourtant, chacun a ses spécificités.

Les signes précoces à repérer chez l’enfant

Même si le diagnostic d’un trouble est uniquement établi par un professionnel de santé, certains comportements peuvent alerter les parents, comme les enseignants.

Avant l’entrée à l’école élémentaire

La plupart du temps, le repérage d’une dyslexie et d’une dysorthographie est posé en cours de cycle 2, soit en CE1 ou CE2. La raison est simple : l’élève doit être confronté à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Pourtant, certains signes avant-coureurs peuvent attirer l’attention dès la petite enfance :

  • un retard dans le langage oral : Un enfant qui commence à parler tard ou qui a du mal à assembler les mots ou à construire des phrases simples.
  • une difficulté à discriminer les sons : Il identifie mal les rimes ou les syllabes d’un mot.
  • une mémoire de travail limitée : Il s’épuise à apprendre des comptines et même à retenir toutes les consignes données.

À partir du CP et au cours de la scolarité

Les signes deviennent plus évidents dès que l’enfant entre à l’école élémentaire.

  • Il apprend la lecture difficilement et au prix de nombreux efforts.
  • Il confond des lettres et des sons proches, comme les fameux « b » et « d » ou « p » et « q ».
  • Il fait de nombreuses erreurs dans les dictées, et ce, malgré un travail régulier assidu.

L’enfant porteur d’une dyslexie et d’une dysorthographie va naturellement s’éloigner des exercices de lecture ou d’écriture. Il a peur de l’échec ou de la moquerie de ses camarades de classe. D’autres comportements viennent alors masquer les troubles et peuvent perturber l’analyse de ces signaux précoces.

Le processus de diagnostic

Avant un diagnostic de troubles spécifiques des apprentissages, le repérage des difficultés est une étape cruciale. Il commence généralement à l’école ou dans le cadre familial. Un retard en lecture, des fautes d’orthographe répétées et une grande fatigabilité doivent alerter. Si, après 6 mois d’intervention spécifique, la situation évolue peu, il est important de consulter. Une expertise pluridisciplinaire est nécessaire. 

  • Observation par les enseignants et les parents : des adaptations pédagogiques sont mises en place avant d’envisager des plans d’aide scolaire pour soulager l’enfant dans ses efforts.
  • Consultation avec une orthophoniste : cette professionnelle du langage (plus de 90 % sont des femmes) réalise une analyse des besoins et procède à des tests approfondis. Elle évalue les compétences en lecture, écriture et compréhension.
  • Évaluation neuropsychologique : dans certains cas, un psychologue peut être sollicité pour exclure d’autres troubles, comme un déficit de l’attention avec un TDA/H ou un retard intellectuel. Il est essentiel de rappeler que les troubles du neurodéveloppement n’impactent pas l’intelligence.
  • Complément du suivi avec un psychologue ou un autre professionnel de santé : la charge émotionnelle générée par la répétition des échecs ou la baisse de l’estime de soi sont fréquentes. Elles doivent être considérées et accompagnées pour non seulement améliorer la rééducation des troubles dys, mais aussi pour restaurer la confiance en soi.

Ces étapes permettent de poser un diagnostic précis et d’orienter l’enfant vers un accompagnement adapté.

Différencier les troubles des apprentissages d’autres difficultés

La dyslexie, la dysorthographie et autres troubles ont leurs spécificités. Elles doivent être différenciées de problèmes temporaires ou environnementaux :

  • Stress ou anxiété : un enfant stressé par un épisode de sa vie peut avoir des résultats fluctuants. Pour autant, cela ne reflète pas un trouble durable des apprentissages. La prise en charge peut être similaire, mais les causes sont différentes.
  • Facteurs pédagogiques : un apprentissage de la lecture inadapté pour un élève peut le ralentir sans pour autant indiquer un trouble. Des rencontres régulières avec l’enseignant sont dans tous les cas nécessaires pour mieux identifier les difficultés de l’enfant et ses besoins.
  • Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) : ce déficit attentionnel perturbe largement la progression de l’enfant. Là encore, les modalités de prise en charge sont proches, mais les particularités du TDA/H nécessitent un accompagnement particulier parce que les mécanismes sous-jacents sont différents.

{{CTA-article-application}}

Comment accompagner un enfant dyslexique et dysorthographique ?

Identifier les différences entre les troubles du langage écrit, c’est bien. Mais répondre à leurs besoins, c’est encore mieux !

Stratégies pour les parents

Avoir un enfant multidys pourrait laisser croire que les problèmes sont démultipliés. Ce n’est pas tout à fait faux. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. De nombreux aménagements sont possibles à la maison.

Créer un environnement de soutien

En plus des adaptations scolaires et du suivi thérapeutique, les parents ont un rôle fondamental dans l’accompagnement de leur enfant. Les échecs répétés, le sentiment de décalage avec les camarades de classe pèsent lourd dans le cartable des élèves en difficulté. Leur plaisir d’apprendre est souvent mis à mal. L’estime de soi et la motivation se restaurent par des moyens simples, tels que : 

  • Valoriser les efforts : félicitez chaque progrès, même minime, pour renforcer la confiance en soi.
  • Rendre l’apprentissage ludique : variez les activités à l’heure des devoirs ! Abordez les enseignements sous forme de jeux, autorisez votre enfant à bouger. Les outils numériques allègent le travail et stimulent l’attention.
  • Créer une routine structurée avec des entraînements réguliers : alternez des temps d’apprentissage courts avec des pauses. Vous améliorerez sa capacité de concentration et sa motivation.

Encourager la lecture plaisir

Les enfants dyslexiques et dysorthographiques développent souvent une aversion pour la lecture. La répétition des échecs et les efforts fournis finissent par les éloigner des livres. Pour éviter cela :

  • Choisissez des livres adaptés aux dys, avec une police simple et un texte aéré ;
  • Utilisez des livres audio pour compenser les problèmes de décodage ;
  • Lisez ensemble pour partager un moment agréable.

Aménagements pédagogiques en classe

L’accompagnement des enfants dys nécessite des aménagements tout au long de leur parcours scolaire. Leur demander de travailler sur les mêmes supports que leurs camarades les met en échecs répétés. 

Adapter les supports d’apprentissage

Pour aider les élèves avec une dyslexie-dysorthographie, les professeurs ont souvent recours à :

  • une simplification des consignes : instructions données à l’oral, lecture par un pair, utilisation de pictogrammes, concentration sur la compétence évaluée ; 
  • des supports écrits clairs et adaptés : police d’écriture simple et sans empâtement (ex. : Verdana, Arial), interlignes espacés, utilisation de couleurs pour marquer les syllabes ou des lettres confondues ;
  • un aménagement des tâches : fractionnement des activités en étapes, allègement de la quantité d’écrits (lecture par un tiers, dictée à trous, etc.) ;
  • une diversification des formats et des techniques pédagogiques : livre audio, approche multisensorielle, outils numériques.

Mettre en place des plans d’aide à la scolarisation

Des protocoles de l’Éducation nationale définissent les adaptations pour garantir un parcours scolaire personnalisé. Chaque plan d’aide répertorie les besoins et les aménagements nécessaires.

La dyslexie comme la dysorthographie peuvent également faire l’objet d’une reconnaissance de handicap avec la mise en place d’aménagements spécifiques. Les demandes sont adressées à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).  

Instaurer un climat de confiance

Favoriser une communication claire et régulière avec les professeurs reste la clé pour accompagner son enfant multidys. Tous les progrès sont valorisés. Chaque aménagement est périodiquement évalué avec l’équipe pédagogique et les professionnels de santé. L’approche collaborative porte les efforts de l’élève et soutient sa motivation.

Ressources et outils pour un accompagnement efficace

Prise en charge orthophonique

Les orthophonistes sont les partenaires essentiels pour rééduquer la dyslexie et la dysorthographie. Elles sont seules habilitées à établir le diagnostic. Leur accompagnement cible les besoins en lecture, en compréhension et en orthographe. Ces séances sont indispensables pour compenser les difficultés de l’enfant.

Applications et logiciels spécialisés pour les troubles dys

Les outils numériques ont la capacité de transformer l’apprentissage et l’entrainement quotidien en moments ludiques. Leur interface y fait pour beaucoup. Mais leurs bénéfices vont bien au-delà. Ils offrent une expérience interactive où l’enfant s’engage dans la tâche et évolue. S’il ne fait rien, il ne se passe rien. Ces supports favorisent la rétroaction immédiate dont les effets positifs sont prouvés dans les apprentissages. C’est l’une des approches de l’application médicale Poppins. Elle est conçue pour encourager la motivation avec une démarche ludique et progressive

Associations et réseaux d’entraide

Les associations spécialisées dans les troubles du neurodéveloppement sont un soutien moral important pour les parents. C’est le cas, par exemple, de la fédération française des dys (FFDys). Elles offrent des forums ou des ateliers pour informer les familles et alléger leur quotidien. C’est le cas également du Club Poppins. Il propose un espace de parole pour partager son expérience, obtenir une entraide et des conseils d’experts.

Ce qu’il faut retenir… 

Les troubles du langage écrit sont fréquemment liés. Apprendre à lire et à écrire place en difficulté un enfant dyslexique et dysorthographique. Chaque mobilisation du langage écrit est une mise à l’épreuve. Mais avec des aménagements en classes et l’accompagnement d’une orthophoniste, ces défis peuvent être surmontés. Les troubles du neurodéveloppement sont permanents, mais ils ne sont pas une fatalité. La dyslexie et la dysorthographie n’empêchent ni les progrès ni les réussites. Elles imposent une prise en charge adaptée et une approche personnalisée. Être porteur de plusieurs troubles spécifiques des apprentissages ne définit pas l’enfant. Soutenu et valorisé, il peut développer ses talents et s’épanouir pleinement.

Des progrès chaque jour grâce au plus fun des jeux sérieux

Poppins aide les enfants dyslexiques dans leur apprentissage grâce à des jeux éducatifs intégrant la musique

+30 vrais jeux vidéos à visée thérapeutique dans 1 application

Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.

+30 vrais jeux vidéos à visée thérapeutique dans 1 application

Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.

À lire aussi

Trouble dys : les comprendre et savoir comment les rééduquer

Conférence en ligne gratuite

Dyslexie : comment aider mon enfant

Avec Catherine Grosmaitre PhD, 
Neuro-psychologue à l’Hôpital Necker-Enfants Malades

Vous êtes en attente d'un bilan pour la dyslexie ?

Poppins aide votre enfant à progresser pendant l'attente avec des jeux éducatifs interactifs.

Le pouvoir de la musique sur le cerveau des dyslexiques

Poppins s'appuie sur la science et met la musique au coeur de ses jeux, pour un entraînement amusant et efficace