Blog
La double tâche et les troubles dys : comprendre et adapter
La double tâche et les troubles dys : comprendre et adapter
Temps de lecture : 0 mn

Double tâche et troubles dys : découvrez pourquoi elle épuise les enfants. Facilitez leur quotidien grâce à des aménagements pratiques et concrets.
Écrire un mot sans fautes ou lire en comprenant le texte : cela vous paraît banal ? Pour un enfant dys, c’est tout sauf évident. Réaliser plusieurs tâches en même temps lui demande un effort considérable. Le manque d’automatisation entraîne une surcharge cognitive : son travail est ralenti, et il finit par s’épuiser. La double tâche et les troubles dys sont toujours étroitement liés. Dans cet article, vous allez découvrir pourquoi et comment mettre en place des aménagements simples pour l’aider à se concentrer sur l’essentiel et soulager ses efforts.
La gestion simultanée, ce n’est pas seulement faire deux ou trois choses en même temps. Elle nécessite des ressources cognitives qui servent à acquérir et à stabiliser les connaissances. Et c’est là une des principales difficultés des enfants porteurs de troubles neurodéveloppementaux.
La double tâche cognitive désigne une situation où une personne doit mobiliser ses compétences sur deux tâches en même temps. Cela peut être marcher et parler, conduire et écouter de la musique, mais aussi tracer des lettres et écrire sans erreurs.
Elle survient donc lorsque deux activités qui exigent de la concentration sont menées simultanément. Quand une compétence est automatisée, son exécution est facilitée. Si elle demande d’être sans cesse réactivée, les performances chutent jusqu’à rendre la mission impossible. C’est ce qui explique qu’une personne dys puisse être bloquée ou épuisée face à des exercices pourtant simples en apparence.
On distingue les situations où l’attention est partagée entre deux actions précises des activités dites multitâches (multitasking en anglais). Être en multitâche consiste à gérer plusieurs tâches en parallèle. Ou du moins, de croire que l’on peut le faire. Parce que les neurosciences nous montrent que, en réalité, le cerveau bascule rapidement de l’une à l’autre. Les études démystifient ce concept de multitâche, car il a un coût important en matière de performances et d’activité cérébrale. Alors que l’on pense gagner du temps, le cerveau épuise ses ressources cognitives et attentionnelles. C’est prouvé, on est moins bon à vouloir faire plusieurs choses à la fois.
La double tâche cognitive consiste véritablement à effectuer plusieurs tâches en même temps. Le plus souvent, il s’agit de combiner une fonction motrice avec une autre cognitive. Dans tous les cas, l’une est automatisée pour libérer les réseaux neuronaux, laissant de la place pour réaliser l’autre. Voici quelques exemples :
Pour les élèves dys, ces situations se retrouvent très souvent en classe, par exemple, pour :
Pour effectuer plusieurs actions en même temps, l’une d’elles doit déclencher des automatismes. Pourquoi ? Parce que cela laisse de la place à l’espace cognitif et à l’attention. C’est la mémoire qui nous permet de conserver et de restituer les informations. Et grâce à la mémoire procédurale, le cerveau rend les apprentissages plus spontanés pour libérer d’autres circuits neuronaux. C’est un peu comme un ordinateur à qui on laisserait davantage de bande passante : les connexions sont plus rapides et efficaces.
Cette automatisation est particulièrement utile pour les actions motrices (marcher, prendre des objets, écrire, etc.) ou celles qui découlent d’un apprentissage systématique (lire des mots ou des chiffres, retenir les tables d’opération, etc.). Elle fonctionne également très bien avec les tâches dites de bas niveau et celles de haut niveau. Les premières sont peu gourmandes en ressources cognitives et le cerveau peut se mettre en pilote automatique. Les autres demandent une attention soutenue avec une forte mobilisation de la mémoire de travail. Parmi les tâches de bas niveau, on retrouve :
Les tâches de haut niveau consistent, par exemple, à :
Si l’une des actions crée une difficulté, pouvoir en gérer deux devient très complexe, voire impossible.
{{CTA-article-liste-attente}}
Chez les personnes porteuses de troubles neurodéveloppementaux, certaines compétences de base sont difficiles à installer. Chacune demande alors un effort conscient qui ralentit le travail et accentue la fatigue. Quand elles doivent être menées en même temps, elles se chevauchent et provoquent une véritable surcharge cognitive.
Chez la plupart des élèves, certaines compétences deviennent vite automatiques : lire des mots simples, poser une addition, recopier une phrase. Mais chez un enfant dys, ces apprentissages restent coûteux en énergie. Chaque lettre doit être décodée, chaque calcul réfléchi pas à pas, chaque geste écrit contrôlé.
Lorsqu’il n’y a pas d’automatisation, la mémoire de travail et la concentration sont sollicitées en permanence. Résultat : l’enfant ne libère assez de ressources, il est en surcharge cognitive. C’est un peu comme si son cerveau était continuellement en situation d’apprentissage, au lieu d’avancer plus librement en consolidant ses acquis, il s’essouffle.
Le manque de fluidité dans les apprentissages ralentit l’exécution du travail. Le jeune dys doit rester concentré sur chaque étape, vérifier si ce qu’il fait est correct. Par exemple, les enfants porteurs d’un déficit de l’empan visuoattentionnel lisent lentement parce qu’ils font des retours permanents sur les mots qu’ils viennent de déchiffrer.
De nombreuses situations à l’école pressent les élèves dys et les mettent en difficulté. Par exemple, lorsqu’un enfant porteur d’une dyslexie fait une dictée, il doit :
Cette mobilisation consciente et permanente de leurs connaissances les freine considérablement. Et ce cercle est vicieux puisque les efforts fournis génèrent une fatigue supplémentaire qui, à son tour, entrave encore plus l’enfant.
La fatigue de l’enfant dys est un phénomène bien connu des orthophonistes et des enseignants. La forte mobilisation des ressources cognitives vide littéralement son énergie et ses capacités attentionnelles. Avant même que la journée de classe se termine, il se retrouve épuisé. Recopier une consigne écrite au tableau sans erreurs ou traiter un court problème mathématique sont faciles à réaliser pour ses camarades. Pour lui, c’est un challenge et une souffrance parce que le rapport entre les efforts fournis et les résultats obtenus ne sont pas équilibrés ni justes.
Les chiffres sur les troubles neurodéveloppementaux varient d’un pays et d’une étude à l’autre. En France, on considère que 6 à 8 % de la population est porteuse de troubles dys. Et parmi eux :
Être multidys signifie donc multiplier les situations où les ressources cognitives sont sursollicitées.
Voici des exemples de tâches épuisantes pour les jeunes porteurs de troubles neurodéveloppementaux.
L’école est le lieu qui cristallise les difficultés des élèves dys. La raison est simple : les troubles du neurodéveloppement touchent directement les apprentissages fondamentaux : lire, écrire, compter, se déplacer, coordonner ses gestes, rester attentif. L’absence d’automatismes et la fatigabilité des enfants impactent rapidement leur scolarité.
Le moment des devoirs est souvent la période qui met le plus en évidence les difficultés de votre enfant. Il revient épuisé de sa journée, mais il doit pourtant reprendre des exercices coûteux pour lui. Et si, en plus des tensions s’installent entre vous et lui, ce moment est redouté par chacun.
Certaines activités extrascolaires peuvent mettre en évidence les fragilités liées aux troubles du neurodéveloppement. Dès l’instant qu’une compétence est sollicitée alors qu’elle n’est pas maîtrisée, il peut rencontrer les mêmes difficultés qu’en classe. Nous le verrons, les aménagements sont indispensables, car ils permettent un véritable soulagement.
On l’oublie souvent, mais un enfant dys devient un adulte dys. La différence tient dans le fait qu’il apprend à gérer et à compenser ses difficultés au fur et à mesure de son parcours scolaire. Mais en réalité, ses troubles du neurodéveloppement demeurent. Il continue à fournir des efforts pour lire avec fluidité, écrire sans faute, tracer des lettres lisibles ou rester attentif, même à l’âge adulte.
Les difficultés liées à la surcharge cognitive affectent différemment les enfants. Cela dépend avant tout des spécificités et de l’intensité de leurs troubles.
Pour les enfants dyslexiques, la lecture mobilise tellement de ressources cognitives qu’il ne reste que peu de place pour autre chose. Quand on leur demande de lire à voix haute tout en comprenant l’histoire, c’est comme leur imposer de jongler en marchant sur un fil. Le décodage laborieux perturbe, voire empêche la compréhension.
Les manifestations sont multiples : perte du sens lors de la lecture à voix haute, impossibilité de répondre à des questions pendant la lecture, ou encore oubli immédiat de ce qui vient d’être lu. Ces difficultés ne reflètent pas un problème de compréhension, mais bien l’incapacité à mener deux processus cognitifs de front. C’est épuisant pour l’enfant, et déroutant pour l’entourage.
La dysorthographie est très souvent associée à la dyslexie. Écrire sans fautes d’orthographe est quasiment impossible pour un dysorthographique. Les règles pourtant apprises s’envolent, les accords disparaissent, et même les mots simples peuvent être déformés.
Cette difficulté à gérer l’orthographe ne traduit pas une méconnaissance des règles, mais l’impossibilité de les mobiliser quand l’attention est partagée. C’est particulièrement visible en dictée, où l’élève doit écouter, mémoriser, transcrire et appliquer les règles en même temps. Une véritable montagne cognitive que beaucoup ne peuvent pas gravir sans aménagements.
Pour l’enfant dyscalculique, le calcul mental combiné à toute autre activité devient mission impossible. Faire deux choses en même temps quand on a une dyscalculie, c’est devoir retenir des chiffres tout en appliquant une procédure. Cette surcharge cognitive entraîne un effondrement rapide des performances.
L’enfant porteur d’une dyscalculie montre :
La frustration est d’autant plus grande qu’il peut parfaitement maîtriser les concepts dans des conditions simplifiées.
Les enfants porteurs d’un trouble développemental de la coordination (TDC), appelée aussi dyspraxie, vivent la surcharge cognitive comme un défi permanent. L’écriture, qui devrait devenir automatique, reste un acte moteur complexe nécessitant une attention soutenue. Quand ils écrivent, ils ne peuvent plus réfléchir au contenu, et inversement.
Concrètement, ils peuvent trébucher en parlant, voir leur écriture devenir illisible lors d’une dictée, ou être incapables de manipuler des objets tout en écoutant des consignes. Cette réalité impacte profondément leur quotidien en classe comme à la maison ainsi que leur estime de soi.
Le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité ajoute des difficultés supplémentaires. Avec un déficit général des fonctions exécutives, ces enfants peinent à maintenir leur vigilance, à inhiber les distractions et à garder en mémoire de travail les différentes consignes.
Pour eux, se concentrer sur plusieurs tâches est antinomique. Ils peuvent oublier la première partie d’une consigne en écoutant la suite, perdre complètement le fil d’une activité si un élément extérieur capte leur attention. Cette fragilité des ressources attentionnelles se retrouve dans de nombreux moments de la journée et rend plus difficile la mobilisation des compétences.
{{CTA-article-application}}
Le cerveau ne peut pas faire plusieurs choses à la fois. Nous l’avons vu, une des particularités des troubles dys est de complexifier l’automatisation des apprentissages. Lire et écrire, lire et calculer, écrire et faire attention à l’orthographe reviennent à effectuer plusieurs choses en même temps. Et Caroline Huron, chercheuse en sciences cognitives, le rappelle très clairement : nous pouvons nous concentrer sur une seule chose à la fois. Accompagner des enfants dys impliquent donc de soulager l’attention et les efforts fournis dans les activités de base.
Michèle Mazeau est neuropsychologue, elle travaille sur l’impact des troubles dys dans les apprentissages. Elle explique qu’il est nécessaire d’identifier la tâche cible et l’objectif pédagogique principal de l’exercice avant de proposer une adaptation. Par exemple, si l’objectif est l’apprentissage de la lecture, le livre audio n’est pas approprié. Si l’objectif est d’apprendre à écrire des lettres, la saisie au clavier est à éviter. Dans ce cas, la demande est allégée pour préserver le niveau de fatigue. Parmi les autres aménagements scolaires adaptés aux enfants dys, il est conseillé d’utiliser :
À l’école, l’écriture a une place prépondérante qui pénalise lourdement les enfants dys. L’écrivain Pierre Lemaître, papa d’une jeune fille dyspraxique, prend très régulièrement position sur ce sujet. Il rappelle, à juste titre, qu’il y a bien d’autres façons de rendre compte de son travail et de sa compréhension. L’oral est souvent sous-estimé alors qu’il est une manière tout à fait pertinente de communiquer son savoir et ses connaissances.
Le numérique offre de nombreux outils qui facilitent grandement la vie des personnes dys. La plupart d’entre eux sont gratuits et aisément disponibles. On retrouve
les outils qui permettent de scanner un texte pour faciliter sa lecture et l’exporter sur un logiciel. C’est le cas pour :
Les logiciels qui facilitent l’accès au texte comme :
Les correcteurs orthographiques ou l’autocomplétion (suggestion de mots) soulagent l’orthographe, qu’elle soit lexicale, grammaticale ou syntaxique.
Des logiciels de géométrie comme GeoGebra et les outils du Cartable fantastique offrent des réponses adaptées aux besoins des élèves dyspraxiques et dyscalculiques.
Le cartable numérique facilite l’organisation grâce à un espace de travail adapté et simplifié. Et l’organisateur de clavier d’ordinateur Keydys donne un repérage visuel intéressant aux enfants ayant un déficit de l’empan visuoattentionnel.
Parmi les innovations technologiques au service de la dyslexie, on retrouve bien sûr l’application médicale Poppins. Elle offre un soutien à la rééducation orthophonique pour les enfants dyslexiques. Le concept et la structure des activités permettent justement d’automatiser les prérequis à la lecture et à l’écriture (conscience phonologique, attention visuelle, conversion graphème/phonème). Une fois ces bases renforcées, la surcharge cognitive diminue.
La double tâche et les troubles dys sont inévitablement liés. Le manque d’automatisation des apprentissages fondamentaux pénalise les enfants dys. Ils ne peuvent pas se reposer sur leur mémoire procédurale et doivent fournir continuellement des efforts qui épuisent leurs ressources cognitives et attentionnelles. Cette double contrainte les expose à des difficultés permanentes. Et les neurosciences nous le montrent, on ne peut pas faire plusieurs choses à la fois sans impact sur le résultat ou le niveau de fatigue. Pour accompagner les enfants dys, les aménagements pédagogiques sont indispensables, en plus du suivi orthophonique. Mais pour que ces adaptations soient pertinentes, il est nécessaire d’identifier les compétences cibles et l’objectif principal de travail. Parce que comprendre le fonctionnement des troubles du neurodéveloppement, c’est déjà commencer à accompagner les enfants vers leur réussite.
5 années de recherche, maintenant disponibles.
La prise en charge rapide est essentielle pour les enfants ayant des troubles de l’apprentissage.
Vérifiez si Poppins convient pour votre enfant en répondant à quelques questions.
5 années de recherche, maintenant disponibles.
La prise en charge rapide est essentielle pour les enfants ayant des troubles de l’apprentissage.
Vérifiez si Poppins convient pour votre enfant en répondant à quelques questions.
5 années de recherche, maintenant disponibles.
La prise en charge rapide est essentielle pour les enfants ayant des troubles de l’apprentissage. Vérifiez si Poppins convient pour votre enfant en répondant à quelques questions.
Poppins aide les enfants dyslexiques dans leur apprentissage grâce à des jeux éducatifs intégrant la musique

Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.












Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.
Avec Catherine Grosmaitre PhD, Neuro-psychologue à l’Hôpital Necker-Enfants Malades
Poppins aide votre enfant à progresser pendant l'attente avec des jeux éducatifs interactifs.
Poppins s'appuie sur la science et met la musique au coeur de ses jeux, pour un entraînement amusant et efficace
