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Quels sont les symptômes de la dyspraxie ?

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Quels sont les symptômes de la dyspraxie ?

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Quels sont les symptômes de la dyspraxie ?

Dyspraxie et dyslexie sont des troubles "dys" différents mais peuvent coexister. Les origines exactes sont inconnues, mais des facteurs comme la naissance prématurée, des antécédents familiaux peuvent influencer.

Un enfant qui a du mal à écrire ou à utiliser des objets peut souffrir de dyspraxie. Autrefois appelé « syndrome de l’enfant maladroit », ce trouble des apprentissages affecte les gestes moteurs et l'orientation dans l'espace. Après le diagnostic, une prise en charge précoce permet d'améliorer la motricité du patient pour réduire l'impact de ce trouble développemental de coordination (TDC) sur sa vie quotidienne. Quels sont les symptômes de la dyspraxie ? D'où vient-elle ? Comment évolue-t-elle ? Tour d'horizon des questions les plus souvent posées sur ce trouble « dys » méconnu.

Dyspraxie : un trouble neurodéveloppemental moteur peu connu

La dyspraxie est un trouble développemental dont le diagnostic est souvent réalisé entre 5 et 11 ans. Elle touche 5 à 7 % des enfants de cette classe d’âge, ce qui représente environ un enfant par classe. Les garçons sont 2 à 4 fois plus touchés que les filles. Moins connue que d’autres troubles comme la dyslexie ou la dyscalculie, elle a pourtant un impact significatif sur les apprentissages et la vie quotidienne. 

Quel rapport y a-t-il entre dyspraxie et dyslexie ?

Comme leurs noms l'indiquent, la dyslexie et la dyspraxie font toutes deux partie de la famille des troubles « dys » ou TSLA (troubles spécifiques du langage et des apprentissages). Elles touchent une ou plusieurs fonctions cognitives mais n'affectent pas l'intelligence globale. 

  • La dyslexie est un trouble spécifique et durable de développement du langage écrit, centré sur la lecture.
  • La dyspraxie ou trouble développemental de la coordination (TDC, son nom officiel depuis 1995), atteint le geste et/ou les fonctions visuo-spatiales.

Les deux peuvent se cumuler : il n'est pas rare qu'un enfant dyslexique soit également dyspraxique. On parle alors de comorbidité.

Est-ce que la dyspraxie est génétique ?

Les origines exactes de la dyspraxie ne sont pas connues. Cependant, certains facteurs auraient une influence sur son apparition lors du développement du bébé :

  • naissance prématurée ;
  • faible poids de naissance ;
  • souffrance cérébrale pendant la grossesse ou l'accouchement ;
  • AVC néonatal ou traumatisme crânien ;
  • consommation d'alcool ou tabagisme de la femme enceinte ;
  • antécédents familiaux de dyspraxie. 

Certaines zones spécifiques du cerveau sont impliquées, en particulier le lobe pariétal qui intervient dans la vision, l'intégration des stimuli sensoriels et la perception de l'espace. Le lobe frontal peut également être touché. Il agit sur la planification, le raisonnement, le langage et le mouvement volontaire. Mais on ignore encore s'il y a des causes génétiques.

Quelles sont les différentes dyspraxies ?

La dyspraxie peut se manifester de différentes façons selon les sphères motrices concernées. Les différents types peuvent se cumuler.

  • La dyspraxie constructive rend difficile l'assemblage d'objets. L'enfant aura du mal à empiler des cubes, par exemple.
  • La dyspraxie idéatoire entraîne des difficultés pour utiliser un outil ou manipuler un objet : se brosser les dents, remplir un verre d'eau, couper avec des ciseaux, utiliser une règle, tracer avec un compas, etc.
  • La dyspraxie idéomotrice entraîne des difficultés à mimer, imiter des gestes.
  • La dyspraxie de l’habillage, comme son nom l’indique, entraîne des difficultés à s’habiller, boutonner, faire les lacets, etc.
  • La dyspraxie visuo-spatiale ne concerne pas la vision, mais la capacité à s'orienter dans l'espace. L’individu ne parvient pas à situer des objets les uns par rapport aux autres. 
  • La dyspraxie verbale (dyspraxie oro-faciale) affecte la coordination dans la sphère orale : difficultés pour articuler et pour prononcer certains sons du langage. L’enfant a une articulation imprécise et peut rester longtemps inintelligible. Il peut présenter un bavage, des difficultés à déglutir, de la peine à souffler une bougie, sans pour autant avoir un retard cognitif. 

Symptômes de la dyspraxie chez l'enfant

Les enfants atteints de dyspraxie ont du mal à automatiser les gestes, ce qui leur cause une grande fatigue. Les échecs répétés ont des répercussions sur leur moral et leur confiance en soi. Il est donc important de déceler ce trouble dès la maternelle.

Quels sont les signes d'une dyspraxie ?

Les principales plaintes des enfants et de leurs familles concernent les activités quotidiennes :

  • maladresse et lenteur ; 
  • difficulté à apprendre des gestes nouveaux ou à reproduire un mouvement ;
  • mauvais repérage dans l'espace ; 
  • confusion entre gauche et droite (latéralisation difficile) ;
  • gêne pour se laver, se moucher, se coiffer, s'habiller ;
  • difficultés pour manger sans se salir ;
  • problèmes pour ranger ses affaires, prévoir ses journées, faire son cartable, etc.

La dyspraxie empêche d'automatiser la succession des gestes nécessaires pour réaliser un acte moteur : faire ses lacets, par exemple. L'enfant peut donc avoir des difficultés à utiliser des outils : manier ses couverts, utiliser une clé, faire du vélo, etc. Il passe beaucoup de temps sur ces tâches, sans parvenir à un résultat satisfaisant. Il se fatigue et se déconcentre. Il faut comprendre que l'absence de réussite n'est pas liée à un manque d'entraînement ou de motivation. Le diagnostic permet à l'entourage d'en prendre conscience et d'être plus tolérant.

Comment repérer un élève dyspraxique en milieu scolaire ?

La dysgraphie a des répercussions sur la motricité globale, la motricité fine, le graphisme et les compétences visuo-spatiales.

L'enfant dyspraxique en maternelle

Dès les premiers mois de scolarisation, des signes peuvent alerter l'enseignant :

  • L'enfant se détourne des jeux de construction et des puzzles.
  • Il manque d'autonomie pour s'habiller, mettre ses chaussures, se moucher.
  • Il peut avoir des difficultés pour articuler et prononcer certains mots.
  • Ses dessins sont pauvres, le coloriage est immature.
  • L'apprentissage du dénombrement peut être compliqué.

Le trouble d'acquisition des coordinations à l'école élémentaire

Les professeurs des écoles seront attentifs aux manifestations suivantes :

  • L'écriture est malhabile et peu soignée. La main est crispée sur le crayon, ce qui peut causer des douleurs.
  • Les activités nécessitant un repérage dans l'espace sont difficiles (danse, course d'orientation, géométrie).
  • Lors des séances d'EPS, l'élève a du mal à courir, nager, jouer avec un ballon ou coordonner ses mouvements.
  • Les pages de cahier sont mal organisées, le lignage n'est pas respecté.
  • L'utilisation d'outils pose problème (ciseaux, règle, équerre, compas).
  • La lecture peut être lente et difficile (sauts de mots ou de lignes, confusions entre les lettres proches).
  • L'élève ne sait pas se repérer dans un livre ou un dictionnaire.
  • Il a du mal à utiliser un tableau à double entrée ou à poser une opération.
  • Il perd ou casse son matériel scolaire, confond ses cahiers, ne range pas son casier, etc.

Si les observations du professeur à l'école rejoignent celles des parents sur la vie quotidienne à la maison, des démarches doivent être entamées pour obtenir un avis médical sur la situation de l'enfant.

À quel âge peut-on réaliser un diagnostic de dyspraxie ?

Un retard dans le développement psychomoteur peut être observé très tôt. Retournement, rampement, quatre-pattes, acquisition de la marche autonome (entre 13 et 18 mois), course, ascension d'un escalier… chaque étape de progrès moteurs peut révéler des difficultés praxiques. Elles peuvent être repérées par le pédiatre, le médecin traitant ou un centre de Protection maternelle et infantile (PMI).

Cependant, le dépistage n'est souvent réalisé qu'à l'âge scolaire, car les difficultés deviennent plus visibles à l'école maternelle. Le médecin scolaire prescrit alors un bilan psychomoteur pour faire le point sur le développement moteur de l'enfant. Si les difficultés persistent en grandissant, un bilan médical complet devra être réalisé par une équipe pluridisciplinaire.

Diagnostic de dyspraxie : agir face aux difficultés

Le diagnostic de dyspraxie est la première étape du parcours de soins. Mettre un nom sur les difficultés rencontrées au quotidien est déjà un soulagement pour l'enfant et sa famille.

Qui consulter quand on suspecte une dyspraxie chez son enfant ?

Le premier interlocuteur est le médecin traitant ou le pédiatre. Il retrace le parcours de développement de l'enfant pour voir si des retards ont été constatés. En cas de suspicion de dyspraxie, il fait réaliser un bilan par des professionnels de santé, choisis en fonction du type de difficultés rencontrées :

  • psychomotricien ou kinésithérapeute ;
  • ergothérapeute ;
  • neurologue, neuropédiatre ou neuropsychologue ;
  • orthophoniste ;
  • orthoptiste.

Après le diagnostic, chaque spécialiste peut intervenir pour le suivi de l'enfant et l'aménagement de ses conditions de vie, à la maison et à l'école.

Les centres référents disposent d'équipes pluridisciplinaires pour réaliser un bilan médical complet. Ils constituent la solution à privilégier pour obtenir un diagnostic de dyspraxie et déceler également d'autres déficits associés. Les parents peuvent obtenir les coordonnées du centre le plus proche de chez eux en contactant la fédération française des dys.

Est-ce que la dyspraxie se soigne ?

La dyspraxie n'est pas une maladie que l’on peut guérir avec des médicaments. C’est un trouble neuro-développemental qui ne disparaît pas. Cependant, le suivi rééducatif permet de réduire les symptômes, rendre la personne autonome, soulager son quotidien et celui de sa famille. Après le diagnostic, la prise en charge par des professionnels de santé permet de travailler sur :

  • la rééducation du patient ;
  • le soulagement des symptômes ;
  • l'aide psychologique ;
  • l'adaptation du cadre de vie.

Au fil des mois, l’enfant gagne en autonomie, progresse dans sa vie quotidienne et développe des stratégies pour bien vivre avec sa dyspraxie.

Dans un cas sur deux, la dyspraxie est associée à d’autres troubles. Les patients dyspraxiques souffrent souvent d'anxiété et d'un manque de confiance en soi, suite aux difficultés rencontrées à l'école ou dans les activités extrascolaires. Ces maladies ou troubles annexes peuvent être soignés par psychothérapie.

Aides pour les apprentissages et la vie quotidienne

Quelle prise en charge propose-t-on à un enfant dyspraxique ?

Une fois le diagnostic de TDC posé, le projet thérapeutique est personnalisé. Il répond aux difficultés et aux besoins identifiés lors des bilans médicaux. Les soins nécessitent souvent un travail avec un psychomotricien ou un ergothérapeute pour rééduquer la sphère motrice : organisation dans l'espace, décomposition de gestes complexes en gestes simples, etc.

Cependant, parfois, la rééducation a ses limites. Le jeune doit pallier ses difficultés en utilisant du matériel adapté : utiliser un ordinateur pour la prise de notes, par exemple.

La prise en charge vise également à expliquer aux parents les problèmes rencontrés par leur enfant, afin de faciliter leur compréhension et d'instaurer un climat serein à la maison. Ce dialogue entre le jeune, sa famille et les professionnels de santé est essentiel pour favoriser son épanouissement.

Comment faire avec un ado dyspraxique ?

En grandissant, l'enfant dyspraxique progresse car ses capacités motrices évoluent. Mais des différences peuvent persister avec les autres jeunes de son âge et impacter sa vie quotidienne. Il doit apprendre à développer ses propres stratégies pour compenser ses difficultés et devenir autonome.

Vie quotidienne

L'adolescent dyspraxique peut être jugé immature, maladroit ou paresseux. En réalité, il déploie de grandes ressources cognitives pour effectuer des actions motrices simples. Il doit concentrer tous ses efforts pour produire ou enchaîner ses gestes, ce qui peut nuire à l’exécution des consignes. Il a du mal à rester concentré longtemps sur une tâche car son trouble du développement moteur le gêne et le fatigue beaucoup.

Pour faciliter la vie quotidienne d'un jeune dyspraxique, il est conseillé de :

  • lui donner du temps pour réaliser les tâches demandées ;
  • être bienveillant, positif et stimulant ;
  • l'aider à planifier son temps et à organiser ses affaires ;
  • lui fournir des outils et des soins adaptés à ses difficultés ;
  • l'accompagner dans l'expression de ses besoins et de ses émotions.

Études et examens

L'OMS reconnaît la dyspraxie comme un handicap depuis 1991. En France, cette mention apparaît dans la circulaire du 31 janvier 2002 relative aux troubles du langage. Un patient atteint de dyspraxie peut constituer un dossier auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) : cette reconnaissance lui ouvre des droits. 

Ainsi, pour le passage du brevet et du baccalauréat, des aménagements d'examens sont possibles : utilisation d'un ordinateur ou d'une tablette, accompagnement par une aide humaine, majoration de temps, pauses, locaux adaptés, etc. 

Permis de conduire

Une personne dyspraxique peut obtenir son permis de conduire si des aménagements sont mis en place lors de l'apprentissage dans un centre d'auto-école. De plus, une période de conduite accompagnée ou supervisée sera bénéfique avant le passage de l'examen du permis de conduire. En répétant avec ses parents les gestes appris à l'auto-école, le jeune conducteur développe sa confiance en soi et son autonomie : il augmente ainsi ses chances de décrocher le précieux sésame. 

En bref

La dyspraxie ou Trouble développemental de la coordination (TDC) touche les gestes, la motricité et l'apprentissage. Les symptômes de la dyspraxie peuvent être repérés dès la petite enfance ou pendant la scolarité : problèmes de repérage dans l'espace, gêne pour utiliser certains outils, difficultés d’apprentissage, etc. Le diagnostic permet d'entamer un parcours de soins pour rééduquer l'enfant, accompagner la famille et aménager l’environnement quotidien tout au long de la vie. 

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En complément de la prise en charge par les professionnels de santé, Poppins est un programme de rééducation des troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie). Cette application propose un entraînement régulier, simple et intuitif, basé sur les gestes et la musique. L’enfant s’investit corporellement pour faire avancer des personnages, sauter, danser, répéter des sons, etc. Toutes ces actions motrices et verbales stimulent ses capacités d’apprentissage. 

Avec Poppins, votre enfant progresse chaque jour et développe ses fonctions motrices de manière naturelle et agréable. Hélène, mère d’un garçon dys, témoigne : « Le côté ludique fait qu’il n’a pas l’impression de travailler. Il réussit et ça lui donne confiance en lui. »